Genou – Quelles complications peuvent survenir ?

1 – L’infection
Comme dans toute chirurgie, la complication la plus redoutée est l’infection. Son risque est statistiquement estimé à 2 % mais il est augmenté en cas de maladies associées dont les plus fréquentes sont l’obésité, le diabète mais aussi une mauvaise qualité du réseau veineux ou de la peau. La consommation de tabac et d’alcool sont aussi des facteurs de risque. En cas d’infection, une chirurgie secondaire pourra être nécessaire, en association à un traitement antibiotique.

2 – La phlébite
L’autre complication redoutée, déjà évoquée précédemment, est la phlébite. Liée à l’alitement et à la diminution des mobilités en association avec l’hématome post-opératoire, elle apparaît à cause d’une moins bonne circulation.Les antécédents de phlébite augmentent cette complication. Il vous sera administré un traitement anticoagulant préventif dont le dosage et la durée seront adaptés à vos antécédents. La phlébite se manifeste par une douleur le plus souvent dans le mollet, d’apparition secondaire, qu’il convient toujours de suspecter et de rechercher par un échodoppler veineux des membres inférieurs le cas échéant.

3 – La fracture
Après l’intervention, l’os est fragilisé tout d’abord par une sous-utilisation du membre du fait de l’arthrose pré-opératoire mais également par l’intervention elle-même. De ce fait, en cas de chute, l’impact sur l’os opéré peut conduire à une fracture autour de la prothèse, voire un descellement de celle-ci (décollement de la prothèse de l’os). Il peut alors être nécessaire de ré-intervenir pour réparer l’os, voire pour changer la prothèse.

4 – La raideur
La raideur articulaire peut être séquellaire de la raideur pré-opératoire. En effet, lorsque l’usure est ancienne et que le genou n’avait plus ses amplitudes naturelles depuis plusieurs années, il est difficile, voire impossible, de récupérer une mobilité complète. Vous devez, dans ce cas, accepter une certaine raideur séquellaire.

Une rééducation régulière vous sera prescrite en post-opératoire afin de récupérer un maximum d’amplitude articulaire. La mobilisation précoce du genou est un facteur prépondérant de récupération des mobilités. La raideur peut se manifester par un défaut d’extension complète du genou ou par une flexion insuffisante. Une mobilité articulaire satisfaisante doit vous permettre une déambulation sans boiterie, une position assise confortable et la pratique du vélo.

Si vous ne récupérez pas suffisamment vos mobilités, une mobilisation sous anesthésie générale peut s’avérer nécessaire dans les semaines suivant votre opération.

5 – L’algodystrophie
Il s’agit d’une maladie neuro-psychologique, consistant en une exagération des douleurs post-opératoires dans leur intensité et durée, pouvant conduire à un handicap du fait de la raideur et de l’oedème s’y associant. Cette maladie survient souvent lorsque l’intervention est vécue comme un stress ou lorsque le patient présente une fragilité psychologique pré-opératoire (syndrome dépressif, anxiété …). Cette maladie prolonge la convalescence post-opératoire, pouvant durer jusqu’à deux ans. Cette complication reste cependant rare dans la chirurgie prothétique et est estimée à moins de 1 % par les statistiques.

6 – Allergie
Enfin tout geste anesthésique peut en théorie conduire à une réaction allergique massive appelée choc anaphylactique avec arrêt cardio-respiratoire et décès. Vous êtes cependant sous surveillance continue par monitoring et par les soignants durant et même après l’intervention, donc ce risque fatal reste purement théorique et est devenu extrêmement rare.

Une allergie aux métaux peut conduire à un descellement prothétique. Cette complication reste difficile à anticiper et même à déceler mais, si vous avez des allergies connues, vous devez les signaler.

7 – Incidents
L’évolution post-opératoire peut être émaillée de dérangements qui ne sont pas qualifiés comme des complications mais des incidents post-opératoires. Ceux-ci consistent en un oedème du membre inférieur opéré, pouvant durer jusqu’à un an, un épanchement articulaire (liquide dans le genou) pouvant durer plusieurs années du fait de réactions inflammatoires locales.

Des douleurs résiduelles peuvent également persister. Il est important de savoir que seuls 20 % des patients opérés d’une prothèse totale de genou ont, à terme, un genou dit « oublié ». Il peut donc persister une douleur de fond qui sera toujours inférieure à ce qu’elle était en pré-opératoire, sans qu’il y a ait eu malfaçon ou complication. Cette douleur est évaluée avec le chirurgien et traitée selon son intensité pouvant conduire, à l’extrême, à une ré-intervention, si des anomalies pouvant l’expliquer sont constatées.

A plus court terme, des incidents cicatriciels avec un retard de cicatrisation, voire une désunion de cicatrice, peuvent émailler la récupération bien qu’en l’absence de syndrome infectieux, la guérison finit toujours par être obtenue.

L’ensemble de ces complications ne doivent cependant pas vous effrayer. Elles existent et vous devez les connaître mais elles sont rares et votre chirurgien reste à votre disposition pour en parler, vous rassurer et vous accompagner si elles surviennent.