Hanche – Quelles complications peuvent survenir ?

Comme dans toute chirurgie, la complication la plus connue est l’infection. Son risque est statistiquement estimé à 2 % mais il est augmenté en cas de maladies associées dont les plus fréquentes sont l’obésité, le diabète mais aussi une mauvaise qualité du réseau veineux ou de la peau. La consommation de tabac et d’alcool sont aussi des facteurs de risque. Dans le cas contraire, en l’absence de tares, si vous avez déjà une activité physique régulière avant l’intervention, une alimentation équilibrée, ce risque de complication est alors inférieur aux données statistiques. En cas d’infection, une chirurgie secondaire pourra être nécessaire, en association à un traitement antibiotique.

L’autre complication redoutée, déjà évoquée précédemment, est la phlébite. Liée à l’alitement et à la diminution des mobilités en association avec l’hématome post-opératoire, elle apparaît à cause d’une moins bonne circulation.Les antécédents de phlébite augmentent cette complication. Il vous sera administré un traitement anticoagulant préventif dont le dosage et la durée seront adaptés à vos antécédents. La phlébite se manifeste par une douleur le plus souvent dans le mollet, d’apparition secondaire, qu’il convient toujours de suspecter et de rechercher par un échodoppler veineux des membres inférieurs le cas échéant.

Une phlébite non traitée peut conduire à une embolie pulmonaire, c’est-à-dire la migration des caillots de sang des veines jusque dans les poumons, ce qui, dans des cas exceptionnels, peut avoir une issue fatale.

Une complication à moyen et long terme peut être une fracture. Après l’intervention, l’os est fragilisé tout d’abord par une sous-utilisation du membre du fait de l’arthrose pré-opératoire mais également par l’intervention elle-même. De ce fait, en cas de chute, l’impact sur l’os opéré peut conduire à une fracture autour de la prothèse, voire un descellement de celle-ci (décollement de la prothèse de l’os). Il peut alors être nécessaire de ré-intervenir pour réparer l’os, voire pour changer la prothèse.

Il existe, le premier mois suivant l’intervention, un risque d’enfoncement de l’implant dans l’os. Il vous sera demandé de garder votre paire de cannes durant ce premier mois afin de contrôler ce risque. L’appui reste autorisé, les cannes devant être une sécurité si vous trébuchez ou manquez de tomber, à l’image des petites roues d’un vélo pour enfant.

Les deux premiers mois, l’hématome post-opératoire, la sidération musculaire peuvent conduire à une luxation de la prothèse, c’est-à-dire un déboitement. Si cela survient, vous ne pouvez plus marcher et la douleur amène en général à une consultation aux urgences. Il faut alors vous endormir pour remettre la prothèse en place.

Ce risque est de l’ordre de 1 % mais, afin qu’il soit le plus proche de zéro, il vous sera appris à éviter ou à adapter certains mouvements de la vie quotidienne. Il vous est aussi demandé de ne pas conduire pendant ces deux premiers mois car une luxation au volant peut conduire à un accident. Vous pouvez par contre voyager en voiture en tant que passager, en privilégiant une assise haute et en évitant les trajets de plus d’une heure sans pause.

Une inégalité des membres peut apparaître après l’intervention. Le réglage de la hauteur de la prothèse prend en compte la longueur des membres et permet même de la récupérer dans certains cas, s’il y avait une inégalité en pré-opératoire. Cependant, la stabilité des implants entre eux ou dans l’os sont plus importants que la longueur identique des membres. Le chirurgien ne maîtrise donc pas toujours ce paramètre, privilégiant la stabilité prothétique. Une inégalité pouvant atteindre 2 cm de différence n’est en général pas perceptible mais peut être visible sur les radiographies. Une compensation par semelle ou talonnette vous sera proposée le cas échéant.

La raideur articulaire peut être séquellaire de la raideur pré-opératoire. En effet, lorsque l’usure est ancienne et que la hanche n’avait plus ses amplitudes naturelles depuis plusieurs années, il est parfois difficile, voire impossible, de récupérer une mobilité complète. Vous devez, dans ce cas, accepter une certaine raideur séquellaire.

Sauf cas particulier, aucune rééducation par un kinésithérapeute ne vous sera prescrite après votre sortie. Il vous sera donné une série d’exercices à faire vous-même.

L’évolution post-opératoire peut être émaillée de dérangements qui ne sont pas qualifiés comme des complications mais des incidents post-opératoires. Ceux-ci consistent en un oedème du membre inférieur opéré, pouvant durer jusqu’à un an, un épanchement articulaire (liquide dans la hanche) pouvant durer plusieurs années du fait de réactions inflammatoires locales.

Il peut persister une douleur de fond qui sera inférieure à ce qu’elle était en pré-opératoire, sans qu’il y ait eu malfaçon ou complication. Cette douleur est évaluée avec le chirurgien et traitée selon son intensité. Si elle est mal tolérée, cela peut conduire, à l’extrême, à une réintervention, si des anomalies pouvant l’expliquer sont constatées.

A plus court terme, des incidents cicatriciels avec un retard de cicatrisation, voire une désunion de cicatrice, peuvent émailler la récupération bien qu’en l’absence de syndrome infectieux, la guérison finit par être obtenue.

Enfin tout geste anesthésique peut en théorie conduire à une réaction allergique massive appelée choc anaphylactique avec arrêt cardio-respiratoire et décès. Vous êtes cependant sous surveillance continue par monitoring et par les soignants durant et même après l’intervention, donc ce risque fatal reste purement théorique et est devenu extrêmement rare.

L’ensemble de ces complications ne doivent cependant pas vous effrayer. Elles existent et vous devez les connaître mais elles sont rares et votre chirurgien reste à votre disposition pour en parler, vous rassurer et vous accompagner si elles surviennent.